Rédacteurs, soyez attentifs à ces tournures de phrase incorrectes qui polluent la qualité de vos textes et autres articles de blog. Êtes-vous au point ?
Pour rappel, voici quelques définitions :
- Un barbarisme, c’est l’emploi d’un mot altéré ou inapproprié.
- Un solécisme est une construction vicieuse.
- Un pléonasme est une redondance, une répétition.
Maintenant, testez-vous !
Dans les phrases suivantes, écririez-vous…
- « La multinationale américaine risque, à terme, de gagner quelques millions en rachetant cette filiale. »
Non, on évite. Le verbe risquer induit la notion de danger. Ici, cette opération relève plutôt d’une décision stratégique positive. Écrivez alors « peut » ou « projette ».
Ainsi, direz-vous qu’il « a de fortes chances de rater son bac » ? Malheureusement pour lui, il est plus juste de dire : « Il risque de rater son bac ».
- « Après que le rédacteur web ait produit des contenus rédactionnels, il peut être amené à intégrer des images ou des vidéos. »
C’est une erreur fréquente à corriger. Après que est suivi de l’indicatif ; avant que, du subjonctif. Pour éviter de heurter l’oreille, on peut aussi remplacer cette tournure par une forme substantivée (un groupe nominal). On dira donc : « Après que le rédacteur web a produit des contenus rédactionnels… » ou « Après la production de contenus rédactionnels, le rédacteur web peut… ».
3. « Puisque le client n’était pas du tout satisfait des multiples versions proposées, la rédactrice dut repartir à zéro. »
On ne repart pas à zéro, mais de zéro !
4. « Sous-traiter la rédaction web permet de palier à un manque de compétence en interne. »
Oui, c’est une bonne idée, mais avec 2 l à pallier – ne confondez pas avec palier (plateforme entre deux volées d’escaliers) ! –, et sans à ! Oui, même chez les meilleurs journalistes, on entend cette formulation, et c’est bien dommage ! Donc, on écrit : « Sous-traiter la rédaction web permet de pallier un manque de compétence en interne. »
- « En exprimant sa conviction la plus absolue, il a opposé son veto. »
On ne peut pas dire « sa conviction la plus absolue », car il n’y a pas de degré dans l’absolu. « Opposer son veto » est un pléonasme : soit je m’oppose, soit je mets mon veto. Il fallait dire : « En exprimant son absolue conviction, il s’y est opposé ». On cherche la petite bête, me direz-vous ? Non, on cherche à être précis. Et en plus, on allège sa phrase !
- « Cet article est-il compréhensif pour tous ? »
Ça, c’est vous qui me le direz ! En attendant souvenez-vous que compréhensif signifie « indulgent ». Il convenait d’utiliser ici compréhensible, qui signifie « intelligible », pour (ou par) tous. Sinon, ça va ? Vous suivez ?
- « L’agriculture française se fait forte de concurrencer les étrangères. »
L’expression « se faire fort de » est une expression figée dont fort est adverbe, donc invariable. Oui, retenez-le bien, les adverbes sont toujours invariables ! Enfin, à quelques exceptions près… Comme tout qui peut s’accorder. Mais nous y reviendrons.
- « Enfin, pour finir, essayons d’épurer les comptes. »
« Enfin, pour finir » est un pléonasme. Attention aux sens d’épurer (rendre pur) et apurer (vérifier). Quand ça se joue à une lettre…
- « Cette femme est omnubilée par son image. »
Cela vous semble juste ? Non ! On écrit obnubiler et non omnubiler. Une astuce ! Pour retenir la bonne orthographe, pensez à sa définition obnubiler = obséder. Les deux mots commencent par ob !
- « Je me rappelle encore de ses débuts hésitants. »
Ici, on mélange deux constructions, celles des verbes se rappeler et se souvenir. Retenez que l’on se rappelle quelque chose et que l’on se souvient de quelque chose.
11. « Faisons le tour de quelques fautes courantes, comme par exemple les fautes d’accord de l’adjectif de couleur. »
Encore une redondance ! Comme et par exemple ont le même sens. Utilisez l’un ou l’autre, à votre guise !
Votre mémo du jour
Bon, vous n’êtes pas trop perdu ? Quoi qu’il en soit, révision ou nouveauté, voici un petit récap’, histoire de se souvenir (!) des bonnes formulations…
- Risquer = danger
- Après que + indicatif
- Repartir de zéro
- Pallier direct (+ COD)
- Mettre son véto ou s’opposer
- Compréhensible par tous
- Se faire fort de
- Enfin ou pour finir
- Obnubiler = obséder
- Se rappeler quelque chose ou se souvenir de quelque chose
- Comme ou par exemple
Sinon, il y a aussi des barbarismes tolérés par l’usage, OK. Mais quand même, pourquoi écrire candidater ou solutionner quand il y a déjà des mots pour le dire (postuler, résoudre) ? Je pose juste la question…